J’étais présent cette année sur le parcours du Marathon de la Liberté. Au service des organisateurs, l’association Les Courants de la Liberté, j’ai suivi l’intégralité de la course du parc de départ jusqu’au podium.
En réalité, ce genre de prestations englobe typiquement plusieurs spécialités à la fois. Il s’agit d’une compétition sportive mais il s’agit également d’une festivité mettant en avant des valeurs fortes de cohésion, de partage et de détermination. Du point de vue du public, la manifestation est aussi perçue comme un spectacle auquel assister avec ses proches ou ses voisins.
A noter que la course sillonne les villes et villages de la Côte de Nacre au nord du Calvados pour ensuite replonger vers les terres en direction du centre-ville de Caen. Le lien avec le territoire et son histoire est donc fort, notamment le long des plages du débarquement.
C’est cet ensemble d’enjeux que j’étais chargé de mettre en lumière à de nombreux points clés du parcours parmi lesquels : Luc sur Mer, Sword Beach, Ouistreham, Pegasus Bridge ou encore l’Hôtel de Ville de Caen.
Pour se déplacer plus rapidement et ainsi ne rater aucune miette de la course, l’organisation m’a mis en relation avec un motard bénévole.
La difficulté d’une telle prestation est de mesurer les priorités. Avec un véhicule rapide à disposition, il est tentant de s’arrêter des dizaines de fois pour obtenir davantage de clichés. Toutefois, il est préférable de s’arrêter moins régulièrement mais de circuler à pied autour des différents spots pour capturer des scènes plus variées et intéressantes. C’est une philosophie de prise de vue que j’applique à la plupart de mes services. Je préfère toujours prendre le temps d’observer un sujet sous tous ses angles et de chercher la scène ou le point de vue idéal plutôt que de rater une occasion en or par précipitation.
Un autre enjeu de la photographie événementielle sportive est de garder toujours un œil sur son environnement. Tout en shootant dans le viseur de l’appareil, il est primordial de prêter attention aux coureurs. Bien qu’il soit nécessaire de s’approcher au plus près, le photographe est responsable s’il prend des risques. Pour éviter les accidents, notamment causés par un sac à dos trop volumineux, être à l’affût est obligatoire.
Un photographe purement sportif aura tendance à capturer l’essence même de l’athlète : son physique et sa performance. Or chez Algia, je suis avant tout spécialisés dans la capture des émotions humaines. Et comme expliqué plus haut, les coureurs sont loins d’être les seuls à vibrer tout au long de l’événement. Les spectateurs sont aussi une grande source d’inspiration, parfois même plus évocatrice de l’ADN de la compétition que les participants eux-mêmes. Dès les premières centaines de mètres, nous avons rencontré des habitants absolument ravis d’accueillir cette course et qui n’hésitaient pas à le faire savoir aux coureurs (une aubaine pour nous, photographes). Les sourires se comptent par centaine et il est évident que c’est notre mission de capturer les plus significatifs.
Les organisateurs et bénévoles, eux aussi, sont à privilégier. Ils symbolisent la générosité et toutes les valeurs fortes qui s’en approchent. C’est un sujet de choix qu’il nous est demandé aussi de photographier.
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